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Marie-Laure Phinéra-Horth devant la justice : deux jours de procès à Cayenne

La sénatrice de Guyane Marie-Laure Phinéra-Horth comparaît depuis ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Cayenne. Elle est poursuivie pour recel de détournement de fonds publics avec caractère habituel, dans une affaire liée à ses salaires perçus entre 2013 et 2016 comme orthophoniste au Centre hospitalier de Cayenne (CHC), période durant laquelle elle n’aurait pas exercé cette activité.

  • Par: adminradio
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Le procès doit se dérouler sur deux jours, les 8 et 9 octobre 2025. Trois anciens dirigeants de l’hôpital sont également renvoyés devant la justice, soupçonnés de détournement ou de soustraction de biens publics. Ce procès très attendu, mêlant enjeux politiques et administratifs, doit permettre de faire la lumière sur la gestion des rémunérations au sein du centre hospitalier.

Selon l’accusation, l’ancienne maire de Cayenne aurait continué à percevoir des salaires alors qu’elle ne remplissait plus ses fonctions d’orthophoniste au sein du CHC près de 3 ans. Ses salaires seraient ainsi considérés indus. L’avocat de la sénatrice, Maître José Lama, conteste fermement cette lecture du dossier :

« Le raisonnement de l’accusation est discutable. On reproche aux anciens directeurs d’avoir détourné des fonds en versant un salaire à Mme Phinéra-Horth, comme s’ils l’avaient fait avec une intention frauduleuse. Mais il ne faut pas oublier qu’ils rémunéraient une salariée, ce qui ne constitue pas un délit en soi. »

Les dossier complexe met en avant également des anciens dirigeants de l’hôpital qui sont, eux, accusés d’avoir facilité ces versements.  Pierre Pauchard et Dominique Delpech, deux anciens directeurs de l’hôpital de Cayenne, ainsi qu’un ancien directeur des ressources humaines du centre hospitalier sont soupçonnés de détournements de fonds publics. 

La défense insiste sur l’absence de preuves concrètes

Maître Lama indique que le dossier manque d’éléments objectifs :

« On n’a pas cherché à vérifier les documents internes du centre hospitalier, ni les traces du travail effectué par ma cliente. On s’est contenté de témoignages de personnel qui n’avaient pas la responsabilité de contrôler sa présence »

L’avocat souligne également l’absence de tout système de pointage ou de suivi administratif clair à l’époque : « Il n’y avait ni badgeuse, ni planning précis. Dans ces conditions, il est difficile d’affirmer qu’elle n’a pas travaillé. »

« Aucune collusion, aucune infraction caractérisée »

La défense rejette aussi toute idée d’entente entre la sénatrice et la direction de l’hôpital. « On parle d’une prétendue collusion entre les directeurs et Mme Phinéra-Horth, qui aurait permis de lui verser un salaire sans qu’elle exerce. C’est faux. Il n’y a eu ni entente, ni manœuvre frauduleuse », assure Maître Lama. L’avocat conclut :

« Ma cliente est présumée innocente. Elle affirme avoir rempli ses obligations professionnelles. Rien dans le dossier ne prouve le contraire. Il n’y a pas d’infraction caractérisée. »

Le verdict de ce procès suivi de près pourrait être mis en délibéré à l’issue des deux journées d’audience.