Baisse du prix de la bouteille de gaz dans les communes isolées : comment est-ce possible ?
À Maripasoula, où une bouteille de gaz pouvait atteindre jusqu’à 120 euros l’unité, une initiative portée par l’association Trop Violans et les sociétés Alldis et Guyane Express Fly pourrait bientôt changer la donne. Une convention a été signée ce mardi 24 septembre avec un commerçant local pour garantir un prix unique fixé à 25 euros la bouteille. L'entreprise a du toutefois proposer une légère baisse de ses marges, explique Sukumar Chand, directeur général d’Alldis :
« On ne fait pas 100% de marge à Maripasoula, on contribue à ce que la population puisse se procurer la bouteille de gaz moins chère »
Répondre à une injustice
Cette avancée résulte des doléances recueillies auprès des habitants des communes de l’intérieur. Pour Yvane Goua, porte-parole de Trop Violans, il s’agit avant tout d’une question d’équité :
« Quand même on sort un prix préfectoral chaque mois, et ça ne dérange personne que ça soit multiplié par je ne sais combien à Maripasoula, Saül et ailleurs. C’est surtout lutter contre l’injustice. (…) Et c’est un modèle qui peut se déployer. »
L’association, engagée au sein du collectif "Stop Vie Chère Guyane", milite depuis plusieurs mois pour l’accès à des biens de première nécessité à des tarifs justes.
Un consensus entre professionnels
Le projet a nécessité de nombreuses discussions entre acteurs économiques et associatifs. Franck Louison, président de Guyane Express Fly, insiste sur la coopération et le dialogue qui a rendu possible cette avancée :
« Grâce aux réunions organisées par Trop Violans, nous avons trouvé des solutions. Aujourd’hui, nous apportons ce message à la population en tant que professionnels, en présence des maires de Maripasoula et de Saül. (…) L’économie réalisée se répercute sur l’habitant. »
Selon lui, la baisse du prix résulte principalement de la suppression d’intermédiaires dans la chaîne de distribution.
Et après le gaz… le carburant ?
Cette démarche pourrait s’élargir à d’autres produits de première nécessité. Trop Violans et ses partenaires annoncent déjà travailler sur une réflexion autour du carburant, dont le prix reste un frein majeur pour les habitants isolés.
Reste une question centrale : celle de la pérennité du dispositif. A savoir s’il ne s’agit pas de créer une opération ponctuelle, mais de bâtir un modèle viable pour que les habitants puissent compter sur un prix stable, quelle que soit la période de l’année.