Grève des pharmaciens : la Guyane rejoint la mobilisation nationale

La plupart des 51 pharmacies de Guyane sont fermées aujourd’hui, répondant au mouvement national lancé fin août. Le motif : une réforme imposée par l’État qui prévoit de faire baisser les remises commerciales sur les médicaments génériques, mesure jugée inacceptable par les pharmaciens de proximité. Pour Amilkar Loe-Mie, président de l’ordre des pharmaciens de Guyane :
« On aura une fragilisation du maillage des pharmacies… perte de chance pour les patients… certaines officines mettront la clé sous la porte. »
Liliane Pognon, co-présidente du Syndicat des pharmaciens de Guyane, ajoute :
« C’est un manque à gagner… pharmacies déjà fragiles… on attend la suppression pure et simple de cet arrêté. »
Un décret contesté qui impacte fortement toute la France
À l’échelle nationale, le décret du 4 août 2025 réduit les remises sur les génériques : de 40 % auparavant, à 30 % dès septembre, puis la baisse est prévue jusqu’à 20 % dans les années à venir.
Dans plusieurs régions comme la Normandie, plus de 90 % des officines sont fermées. Les pertes estimées pour certaines officines représentent entre 30 000 et 50 000 euros par an, soit l’équivalent d’un ou même deux salariés.
© Radio Péyi
Les enjeux pour les patients et l’accès aux soins
Les pharmaciens guyanais, tout comme partout en France, insistent sur le fait que ce conflit ne vise pas à pénaliser les patients — Amilkar Loe-Mie :
« La profession ne prend absolument pas les patients en otage… c’est aussi d’ordre de santé publique… il y aura les officines de garde… »
Mais la baisse des remises menace les pharmacies isolées, souvent les seules dans certaines communes. Si elles ferment définitivement, les habitants devrzaient parcourir de longues distances pour obtenir des médicaments.